mardi 24 janvier 2012

Procès de la liberté



Ester Nessma Tv  en justice pour avoir diffusé un film déjà passé en salle en 2008 et de surcroit une fiction est en soi la pire des condamnations et l’abjuration de toutes les libertés, fondement immuable de la « Révolution ».
Au-delà de toutes les péripéties qui ont entouré cette affaire et le déchainement de toutes les passions, c’est la liberté d’expression, de pensée et de la presse qui est visée et qui va en pâtir surtout qu’elle est la clé à toutes formes de libertés : liberté d’opinion, d’association, du culte, de la justice…
Cette action en justice intentée par un collectif d’avocats contre le propriétaire de la chaine n’a pas réellement un fondement juridique car basée sur un code de la presse caduc dénoncé et décrié pourtant par ce même collectif durant les moments les plus sombres de la dictature.
Derrière ce procès politique, un complot est ourdi par on ne sait qui, mais sûrement par des forces obscures à l’œuvre, pour saboter et casser l’unité des Tunisiens face à leur liberté du culte et leur respect des religions. Les fanfarons et les bavards d’aujourd’hui, ces avocats de pacotille qui ont retourné la veste, doivent se faire plus discrets et cesser de nous détourner du seul enjeu : l’avenir de la jeunesse.
Ils doivent cesser de jouer aux trublions à travers des ultras qui tentent de faire des coups d’éclat pour que l’on parle d’eux, attirant ainsi des jeunes déboussolés par une misère sociale et intellectuelle.
Sur un autre plan, cette réaction mitigée, complaisante voire complice du gouvernement Jebali ne fait qu’attiser la haine et la division dans le pays. Le premier Ministre provisoire cherche ainsi à masquer la gravité de la situation et de la conspiration en laissant faire des groupuscules extrémistes, névrosés minimisant les actes de violence. Je crois dur comme fer à la thèse du complot contre une chaine qui dérange. 
Les gens qui tiennent les rênes doivent user de plus de fermeté pour éviter le pire. Le PAT (paysage audiovisuel Tunisien), toute la société civile, l’élite intellectuelle et les partis politiques doivent se mobiliser avant « qu’il ne soit trop tard ».  

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