vendredi 5 octobre 2012

Le père Ghannouchi a-t-il perdu les pédales


Par Mehdi Ayadi 
                                        

Ce fut un temps où le père spirituel faisait des déclarations tonitruantes, des discours emphatiques et des démonstrations narcissiques. Maintenant tout cela est fini. L’heure est grave. Il y a péril dans la demeure. Le mouvement a perdu tout espoir de voir se réaliser un rêve tant caressé : instaurer un Etat théocratique. Perdre les prochaines échéances électorales-si échéances il y aurait- signerait la fin politique d’un homme assoiffé de pouvoir qui risque de lui échapper à jamais.

Ses dernières déclarations sur une station radio traitant Nidaa Tounes et particulièrement Béji Caied Essebsi d’un mal plus dangereux que les salafistes, dénotent d’un malaise profond au sein de son mouvement, entre ceux qui prônent une ouverture sur les autres partis et ceux qui représentent l’aile dure et adoptent une position radicale excluant tout compromis.

Il a ainsi sonné le glas annonçant une scission voire une implosion irréversible du mouvement. En plus, il a brouillé les cartes à tous ses adeptes, les modérés en premier, qui ne sauront plus à quel Cheikh se vouer.
Le leader incontesté n’a pas perdu le Nord mais tout simplement il croit dur comme fer que Nidaa Tounes apparait comme la seule alternative à son projet de société tant défendu.

BCE est devenu l’homme à abattre à tout prix. Il est à ses yeux, le seul à pouvoir mettre fin à cette embellie islamiste, à cet été indien vécu depuis une année et le seul en mesure de siffler la fin de la récréation.
Le Cheikh sait pertinemment que ce n’est pas Nidaa Tounes ni BCE qui ont attaqué et incendié l’ambassade Américaine un certain 14 septembre. Reste maintenant à vérifier si le modèle proposé par Nida Tounes est en mesure de faire barrage à cette déferlante. Une gauche ralliée à des nationalistes rassemblés dans un front populaire, que personne ne voit venir, pourrait créer la surprise. 

Mehdi Ayadi sur Twitter 

samedi 22 septembre 2012

Humeurs: retour sur la conférence de BCE

Par Mehdi Ayadi

Conférence BCE:

Rentrée politique ratée que celle de Béji Caied Essebsi récemment, lors de sa conférence de presse. En voulant décoder sa prestation, qui n’était nullement convaincante ni percutante,  je suis résolu à soulever certaines remarques.

De prime abord, à part quelques journalistes présents, l’assistance était constituée pour l’occasion, de la plupart des cadres et sympathisants de Nidaa Tounes qui alimentait à chaque prouesse de style et d’humour un applaudimètre gagné d’avance.

Sur le fond, on attendait le développement d’un programme économique ou du moins un plan de sauvetage pour la période à venir,  mais aussi à moyen terme en cas de réussite aux prochaines échéances électorales. Aucune initiative pour un pays enfoncé dans une morosité économique, politique et sociale sans fin, sauf pour marteler que le gouvernement a échoué et la Troïka n’existe plus. Tout cela nous le connaissons. Il était rabâché depuis des mois, vérifié au quotidien par le commun des mortels à travers les piteuses prestations des Marzouki, Jebli, Zitoun, etc.

Le répéter aujourd’hui serait une manœuvre politicienne, surtout conjuguée à une volonté affichée de ne pas participer à un gouvernement pour sauver un pays en proie à toute forme de violence et une jeunesse désemparée, ayant perdu toute confiance en une classe politique inapte.
Sur un autre plan, le message de Béji Caied Essebsi ponctué par des notes humoristiques-son style de prédilection- peut galvaniser des troupes déjà acquises à sa cause,  mais sûrement pas une jeunesse, qui n’a pas connu son passé politique et surtout son mentor historique Bourguiba.

Ce style peut galvauder son image en prodiguant la représentation d’un homme du passé mais surtout l’image d’un mouvement élitiste niché dans les quartiers huppés de la capitale. Un grand travail de communication de toute l’équipe de Nidaa Tounes-un ensemble compétent et motivé- pour fédérer une jeunesse en mal de reconnaissance, déçue et désarçonnée par un comportement de politiques avides de pouvoir.

Le duel Ghannouchi/Abu Iyadh :

Le marché de dupes conclu entre Ennahdha et les salafistes en l’occurrence entre le père Ghannouchi et Abu Iyadh n’est de nature qu’à remettre à plus tard une confrontation inévitable. Par les temps qui courent, environnement politique et social oblige, pression internationale perceptible après les derniers évènements vécus, les deux hommes étaient obligés de lâcher de lest, faire des concessions, opérer par de simulacres trêves au dam de leurs bases respectives. Une fermeté de façade affichée par le parti au pouvoir pour traiter la violence, les dépassements, les égarements de leurs enfants chéris et Abu Iyadh toujours convaincu et déterminé, sentant le vent en train de tourner, temporise, calmant ainsi l’ardeur des ses fidèles.

La preuve est donnée ce vendredi 21 septembre par des déclarations musclées du père Ghannouchi et des appels à manifester contre les caricatures blasphématoires restées sans suite.
Cet accord entre deux hommes qui se connaissent bien n’est que de circonstance. Les Américains ne sont peut-être pas très étrangers à tout cela, sachant qu’ils ont béni l’accession d’Ennahdha au pouvoir après les dernières élections.



Mehdi Ayadi sur Twitter 

samedi 18 août 2012

La Tunisie, le paradis sur terre

Par Mehdi Ayadi

Tunis le 24 octobre 2011. La révolution a triomphé, le miracle a eu lieu comme à Lourdes. La Tunisie a rejoint les pays démocratiques. Toutes les libertés sont dorénavant garanties : libertés d’expression, de réunion, de la presse, sexuelle, même celle d’épouser 4 meufs, légalisation des mariages gays, de la consommation des drogues douces…

Sur le plan social, il n’y aura plus de corruption chez nous, plus de pistons, plus copinage, plus de malversation, plus d’impunité même chez les politiques puissants. Tous les pouvoirs sont séparés et autonomes même celui médiatique par rapport au médiocratique. Nous avons assuré le plein emploi même le trop plein. Le Tunisien peut se procurer 2 à 3 jobs à la fois mais le hic est qu’il n’a plus le temps pour se distraire donc du coup les cafés ont fermé et les cafetiers vont devoir réussir leur reconversion.
Nos villes sont devenues très propres, non polluées par le co² des voitures, partout des rues piétonnes embellies de bacs à fleurs mettant du baume au cœur des flâneurs et promeneurs. C’est la Suisse quoi !! Plus jamais de poubelles, détritus, d’immondices qui jonchent les trottoirs et tous les coins de rues. C’est le nickel chez nous ! Toutes nos voitures sont électriques dépourvues de klaxons pour importuner et incommoder les paisibles citoyens qui par inadvertance n’ont pas engrené la 1ère vitesse lorsque le feu de signalisation a à peine viré au vert. On ne double plus à droite pour passer avant les autres. Le Tunisien est vraiment magnifique.

Les policiers ne sont plus traités de tous les noms, très affables, courtois, ils ne sont plus là où on ne les attend le moins. Bien au contraire, très discrets, toujours prêts à vous aider, ils sont réellement au service du citoyen.

Nos rapports avec nos voisins, surtout ceux de l’autre rive de la Méditerranée ont complètement changé. Avec les Français par exemple, passionnés qu’ils étaient pour nos dernières élections, nous étions pour eux le symbole et les initiateurs du printemps Arabe, un événement de taille pour ce début de siècle. Il est vrai qu’ils avaient changé leur fusil d’épaule. Il y a quelques années, ce qui se passait chez nous est qualifié de soulèvement populaire, révolte minimisant ainsi la portée de ce qui se passait et soutenant même le régime supposé devenir monarchique. C’est vrai qu’il n’ya que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. 

Les Français et les autres européens nous jalousent et nous envient et voudront venir, vivre et travailler chez nous car tout est parfait en Tunisie. Le tourisme va « boomer » au bonheur de tous mais attention, il va falloir nous prémunir contre une telle invasion d’immigrés à la recherche de travail. Nous risquons de ne plus nous sentir chez nous et nous leur dirons quand il y en aura beaucoup cela posera problème. A mon avis nous devons refouler aux frontières uniquement les Italiens par mesure de réciprocité. Nous avons-nous aussi notre Kerkennahdousa.

Les ministres chargés de ces questions vont étudier et évaluer nos besoins en main d’œuvre étrangère et élaborer une immigration choisie, programmée et concertée avec nos voisins. Nous créerons par la suite avec nos voisins Africains notre espace Gabèsgen avec instauration d’un visa d’entrée. Ne faut t-il pas rendre à César ce qui lui appartient ? Son espace et son visa quoi !!

Du coup le réveil sonna, il est temps d’aller bosser. Quelqu'un a sifflé la fin de la récré…
Mehdi Ayadi sur Twitter 

vendredi 6 juillet 2012

L’exil doré des Ben Ali

Par Mehdi Ayadi

Une ressemblance troublante entre Ben Ali et Baghdadi Mahmoudi. Sur les deux hommes, planent les plus lourdes accusations dans leurs pays respectifs lorsqu’ils étaient dans les premières loges du pouvoir. Une grande différence les séparent. Le premier se la coule douce et continue à bénéficier d’un exil doré en Arabie Saoudite, un pays frère, et l’autre extradé dans son pays d’origine dans un imbroglio politique, avec une Troïka dont les violons ne sont pas du tout accordés, devant un peuple resté médusé par une pièce de théâtre tragico-comique.

Entre-temps, les Ben Ali mènent une grande opération séduction médiatico-juridique, par un livre paru récemment « Ma vérité », sa vérité à elle, de celle qui fut la première Dame de Tunisie et qui a régné sans partage. Une interview exclusive par un canard français gracieusement rétribué et une autre au magazine Arabophone  « Laha », ces révélations ne s'arrêteront pas de sitôt...
Le livre cultive le mensonge avec l’art de désinformer qui est le sien. Elle n’a jamais joué, son mari non plus, un rôle dans l’état de déliquescence du pays et du pouvoir, origine de l’avènement de la Révolution. Ce livre est l’expression d’un désir refoulé de se faire aimer et de se justifier auprès d’un peuple meurtri par de longues années d’injustice. Dans plusieurs passages, elle fait preuve d’une grande obsession pour donner d’elle et de sa famille la meilleure image pour se faire pardonner.

Sur un autre plan, l’interview accordée est une véritable opération marketing pour une image égratignée. Ni le voile blanc, ni le sourire d’une femme pieuse, ni la déclaration de Ben Ali ne pourront contribuer à leur réconciliation avec le peuple tunisien.

Maintenant après une campagne avec tambour et trompette comment réagira la Troïka ? Est-ce que cette opération va les séduire pour remettre la question de leur extradition aux calendes grecques ? Une extradition jugée hypothéquée car le pays qui les héberge est un symbole de démocratie et du respect des Droits de l’Homme.
Que notre justice n’est peut-être pas en mesure de leur assurer un procès équitable ? Ou bien, que notre ministre des Finances est en train de ramasser l’oseille pour pouvoir payer le retour tant attendu d’un président vivant dans le faste du royaume protecteur ?
Qui vivra verra !
Mehdi Ayadi sur Twitter 

dimanche 17 juin 2012

Slim Riahi, l’homme qu’il ne faut pas


Par Mehdi Ayadi 

Le 16 juin 2012, le Club Africain a un nouveau président en la personne de Slim Riahi, homme d’affaires apparemment très fortuné, inconnu dans le monde du football, connaissant peu l’histoire d’un club aussi prestigieux et ayant accusé un échec cuisant lors des élections de l’Assemblée constituante.

Il sera entouré d’un Bureau directeur dont les compétences ne sont pas prouvées. Une multitude de questions taraude l’esprit de tous les fans du club au sujet des tenants et aboutissants de l’arrivée fulgurante d’une personnalité aussi énigmatique, qui aurait pu atterrir dans n’importe quel autre club de la capitale si les conditions le permettaient.

Faut-il voir avec cette arrivée uniquement le renflouement des caisses du club, déjà très éprouvées ? L’origine de sa fortune reste à ce jour très douteuse et sujet à plusieurs interrogations nécessitant élucidation.
L’argent est-il suffisant pour gérer un club d’une grande envergure, à défaut de grande compétence et d’expérience de gestion des hommes dont le club a réellement besoin ?
Est-ce qu’une gestion approximative des affaires ne va-t-elle pas compliquer la situation d’un club déjà sous pression, surtout lorsqu’elle sera menée par une personne sans grande référence mais perçu comme le Messie par lequel passe le salut assisté d’un Bureau directeur dont les attributions ne sont ni claires ni définies ?

Le nouveau président, après l’échec électoral cherchera à redorer son blason terni, par le passage obligé d’une exposition médiatique dont il bénéficiera en tant qu’acteur sur la scène du sport roi nécessitant de grandes qualités de communicateur qui lui font actuellement défaut.
Côté jardin et cerise sur le gâteau, un homme dont la virginité doit être prouvée a été aperçu lors de l’Assemblée générale élective du club. Il s’agit de Borhène Bsaies,  pressenti pour faire son entrée au comité directeur, l’homme de toutes les controverses. Quelle belle image pour le club qui défend toutes les valeurs d’intégrité, des valeurs reprises par les groupes de supporters dans toutes les manifestions sportives à travers leurs chants.

De quoi sera fait l’avenir du Club Africain de demain ? Le futur proche nous le dira.
Amis Clubistes, j’ai terminé mon billet. Vous pouvez commencer à m’insulter.
Mehdi Ayadi sur Twitter 

jeudi 7 juin 2012

Chlakidation

Après l’ex président américain Bush,l’ ex président déchu Ben Ali le jeu du jet des chaussure continue à faire des victimes et cette fois  c’est au tour de Rached Ghannouchi de se prendre une chleka dans la figure…Les Anonymous TN ont mis en ligne un jeu bien connu des internautes et qui consiste tout simplement à jeter une pantoufle au visage d’une personne. Pour marquer des points, il suffit tout simplement d’une bonne dose d’adresse  et d’une pointe de concentration. La nouvelle victime n’est autre que le leader du mouvement Ennahdha, en arrière plan une image assez surprenante mais bien réelle et qui met en scène  quelques personnes escaladant l’horloge de l’avenue Habib Bourguiba façon King Kong…D’après les commentaires des facebookeurs le jeu n’a pas remporté qu’un vif succès  puisque certains d’entres eux ont quand même  fait connaitre leur désapprobation  …

L’humour de nos internautes tunisiens dans cette nouvelle ère de démocratie  n’a finalement pas de limite et surprendra surement encore et malgré tout  les hommes au pouvoir



Par Amel Ferjaoui

lundi 4 juin 2012

والله ماهو باهي!

...والله ماهو باهي يا جماعة واحد يعمل مالحبة قبة... ما يجيش موش معقول، الشيء هذا موش متاعنا
أما اللي سمعتو اليوم يخليني نعمل مالحبة قبة، الله غالب شي أقوى مني... اليوم سمعت اللي بش يولي يقريو التركي في المكاتب و المعاهد، حاجة باهية، معقولة، يعطيهم الصحة على هالفكرة، يخلقو طرف مواطن شغل للجماعة اللي قارين بالتركي، خير ملي مطيشين يندرا وين... أما كيما قلت بش نعمل مالحبة قبة اليوم، توا بالله شنوا أبجل، تصلح المستوى متاع اللغتين الإنجليزية و 
الفرنسية و لاّ تزيد   التركية؟ معناها التوانسة ما يڨدوش لا العربي، لا الأنجليز، لا الفرانسيس و تحبوهم ما يڨدوش التركي زادة؟ 
 و سامحني بالله مالحكايات اللي ماكلة البلاد الكل ما فقتو كان بهذي؟ أكا الصحافي اللي عامل إضراب جوع في باب بنات، قريب
 للوزارة الأولى و لوزارة حقوق الإنسان و الدفاع و الدنيا الكل، شبيه حد ما تفكرو؟ صحافي مشى يصور في محاكمة قتلى شهداء الثورة الكريمة و المجيدة في الكاف ياخي فكولو كاميراواتو الزوز و خباو الحقيقة كاملة، السيد اليوم غلق 7 أيام ما ياكل في شيء و الحكومة مولى الدار موش هوني... كان جات حكاية فلوس و إشهار راهو فما شكون تحرك أما حكاية جيش و ظلم ما يتكلم حد...
حاصيلو اللي نسمع فيه اليوم ماهوش باهي، والله ماهو باهي، و جملة زادة!