vendredi 16 mars 2012

Comment et pourquoi en est-on arrivé là ?


Par Mehdi Ayadi 

  • Des  prédicateurs venus d’autres planètes enseigner la bonne parole à un peuple de mécréants et infidèles et assurer le rôle de missionnaires prêcheurs pour islamiser un peuple païen dans la savane africaine.
  • Un temple universitaire foulé au pied par des va-nu-pieds exécrables venus de nulle part au grand dam de milliers  d’étudiants.
  • Un drapeau national bafoué, outragé par un groupe d’irresponsables.
  • Une prétendue théorie de complot ourdi pour renverser un pouvoir démocratiquement élu.
  • Machination et conspiration de pays étrangers.
  • Des constituants du parti majoritaire à l’ANC qui poussent pour instaurer dans la constitution la charia comme source du Droit tunisien augmentant ainsi une fracture sociale déjà béante.

A l’arrivée,
  • Un pays à la dérive au fond et pour relativiser, au bord du gouffre dans tous les domaines. 
  • Un peuple désemparé et le mot est lancé aux limites d’une guerre civile. Des assassins et des armes dans la nature.
  • Un climat soupçonneux et suspicieux dans la classe politique au pouvoir.
  • Un appareil de l’Etat en léthargie, en pleine déconfiture… 

Le tableau est noir.

Qui en est le responsable ? Un gouvernement disposant de tous les pouvoirs. Une Troïka tenant les rennes, responsable par son laxisme, face à un extrémisme obscurantiste favorisant le sentiment d’impunité, en adoptant à son détriment la devise « il est interdit d’interdire », chère aux événements de mai 68. Exception faite lorsqu’il s’agit d’un sit-in non violent d’étudiants et professeurs réprimé, matraqué, ou d’un directeur de journal jeté en prison pour une photo qui a heurté la sensibilité des âmes faibles de nos gouvernants.
Un parti majoritaire, au pouvoir pourtant  provisoire et transitoire, responsable de ce climat malsain accusant tous azimuts, on ne sait qui, de vouloir saboter l’action gouvernementale, alors qu’il était plus simple de rassurer le pays et d’assainir cette atmosphère en fixant un terme  à la mandature de l’ANC et en réactivant l’ISIE pour les prochaines élections.
Ennahdha s’est révélé la reine du double discours et de la politique de deux poids deux mesures en utilisant avec beaucoup de subtilité la diversion, pour réaliser sa mainmise sur tout le pays et récupérer à son seul profit la Révolution. La diabolisation des uns et des autres, la manigance, la démagogie conjuguées à une incompétence certaine à gérer les affaires de la Cité ont toujours mené au chaos et à l’irréparable.
Une réaction de la part des Tunisiens, le jour où elle aura lieu, fera beaucoup de mal à ceux qui les ont menés en bateau en se payant leurs têtes. Notre très récente Histoire est édifiante.


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