lundi 14 mai 2012

L’Iran Arabe

Par Mehdi Ayadi



Et si jamais les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets ! À tout le moins, c’est ce que j’espère pour le cas de notre pays, considéré à tort ou à raison « initiateur du printemps arabe ». Malheureusement, la réalité risque de me contredire et faire mauvaise contenance à toute une jeunesse qui a cru tellement à certaines valeurs qui se volatilisent au fil des jours et qui a idéalisé la chute d’un dictateur.

Toutes les prémices de l’instauration d’une nouvelle dictature et de surcroit théocratique sont au menu : népotisme lors des nominations dans tout l’appareil de l’Etat, pressions exercées sur les médias publics, musellement de la presse, hordes de fanatiques et de miliciens à la solde du pouvoir en place pour mater toute expression ou revendication populaire, culte de la personnalité et adulation excessive des gouvernants (رضي الله عنهم), un gouvernement prenant toutes les latitudes pour fixer des nouvelles échéances électorales et ce, le temps de s’assurer l’éternité…

Il est inexorablement vrai d’observer des similitudes troublantes entre la Tunisie d’aujourd’hui et l’Iran postrévolutionnaire des années 80 : chute du Shah, arrivée des Ayatollah, élection et destitution d’un président laïc avec instauration d’une république islamique défendue par la milice des gardiens de la révolution-Pasdaran-, confiscation des tous les pouvoirs, laminant toute liberté et toute opposition. Un tableau extraordinairement noir.
Les stratégies perfidement élaborées, tous les plans fomentés, le machiavélisme annoncé par nos islamistes ne peuvent que confirmer toutes les anticipations et nourrir toutes les inquiétudes.

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