vendredi 17 février 2012

J'accuse


Par Mehdi Ayadi 


Je n’ai nullement l’intention de reprendre une affaire qui a fait la Une depuis une semaine et fait couler beaucoup d’encre et de salive, celle de Wajdi Ghonim, un prédicateur chassé de Grande Bretagne pour ses prêches incitant au terrorisme, mais tout simplement me poser la question de savoir quel est le sens d’une telle invitation d’un individu aussi controversé ? mais surtout aussi la signification de la présence d’un membre du gouvernement à la coupole d’El Menzah.
A défaut de réponses, nous sommes enclins à chercher les mobiles d’un tel silence qui peut être approbateur et qui cadre bien en fait avec la stratégie du mouvement Ennahdha inspirée, prônée et défendue par des pays moyen-orientaux ou des guides spirituels, le Karadhaoui et consorts.
Sur un autre plan, la stratégie du laisser-faire et laisser-dire de nos gouvernants est inquiétante, complice voire suicidaire. Elle a pour résultante immédiate de monter les Tunisiens les uns contre les autres. Une guerre civile larvée. Par ailleurs, cette approche peut avoir une double entrée. D’une part, une tentative de diversion visant à détourner l’opinion des problèmes cruciaux que vit le pays : difficultés économiques, chômages, tensions sociales, retombées négatives dues à la vague de froid…
Et d’autre part, sous un prétexte fallacieux, implacable et très mobilisateur-la liberté d’expression- ces mêmes politiques en donnant la parole aux ennemis de la démocratie et des valeurs ancestrales de la Tunisie, répondant ainsi au diktat d’une frange extrémiste de la société, celle qui représentera « une bourse de voix » pour les échéances électorales futures, n’ont qu’une vision très opportuniste et machiavélique de la politique.
Il faut comprendre comme cela, ce défilé de prédicateurs sans pudeur ni scrupule qui viennent nous apporter la bonne parole avec la bénédiction des autorités en place.
Les bailleurs de fonds de ces doctrines qui nous arrivent de l’Est et qui doivent se réjouir de voir la Tunisie et particulièrement la Tunisienne balancer dans l’obscurantisme. La Tunisie, un des plus beaux fleurons du Monde arabe sera toujours un pays fier de sa Tunisianité, de sa singularité et de son histoire. Ces pays frères doivent bien comprendre qu’ils ne sont rien d’autres que des pions aux mains d’autres puissances. Il serait bien évidemment de leur intérêt de briser ce qu’on a appelé le printemps Arabe pour éviter toute contagion qui les menacerait.

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